Union Académique Internationale
Fontes inediti numismaticae antiquae (FINA)
Retour aux projetsProjet nº83, adopté en 2013
Le projet Fontes Inediti Numismaticae Antiquae (FINA), lancé en 2012, vise à collecter, étudier et publier des documents manuscrits de la période moderne (du XVIe au XVIIIe siècle) traitant de monnaies anciennes, principalement du monde gréco-romain. Le contexte du projet est double : premièrement, un intérêt général croissant pour l’antiquarianisme, dont la numismatique constitue une partie importante ; deuxièmement, une prise de conscience croissante du fait que, jusqu’à présent, les études sur la numismatique antiquaire se sont principalement basées sur des livres imprimés qui, bien que très nombreux, ne constituent qu’une petite partie des informations disponibles.
Le projet concerne principalement quatre classes de documents différentes. La correspondance entre numismates est probablement l’élément le plus important des FINA. Parmi les centaines de milliers de lettres échangées par les membres de la « République des Lettres » à l’époque moderne, plusieurs milliers appartiennent au domaine plus restreint de la « République des Médailles ». Compte tenu de leur nombre énorme et de leur variété de contenu, ces documents ont le potentiel d’accroitre nos connaissances sur n’importe quel sujet concernant la numismatique ancienne à cette période. Ces lettres complètent bien sûr les informations sur le travail de numismates célèbres que nous pouvons recueillir dans des livres imprimés, mais elles mettent également en lumière un réseau beaucoup plus étendu au-delà des quelques personnes qui étaient bien informées ou assez puissantes pour écrire (ou être citées dans) des publications numismatiques. Les inventaires des collections de monnaies constituent également une partie importante des FINA. Une approche globale et une investigation systématique permettront de reconstituer chaque collection et de la placer dans son environnement, à la fois géographique et historique, avec la possibilité de mieux comprendre la formation des collections numismatiques modernes, les questions de provenance et les fluctuations des goûts des collectionneurs. Les livres imprimés annotés conservés dans les bibliothèques publiques et privées constituent une source majeure du projet : dans certains cas, les auteurs ont annoté des copies personnelles de leurs publications en vue d’une nouvelle édition ; certains livres ont été annotés successivement par plusieurs mains bien connues. Dans tous les cas, ces copies annotées offrent aux chercheurs les connaissances les plus importantes. Les copies manuscrites ou les traductions de livres imprimés reflètent la popularité de certains livres numismatiques et fournissent des preuves de la circulation de certaines publications numismatiques au-delà des copies imprimées. Les manuscrits numismatiques non publiés (et les collections de dessins ou d’autres illustrations) sont, il va sans dire, un domaine d’étude des plus fascinants. Ils sont utiles pour la recherche car ils ajoutent souvent des informations numismatiques cruciales non signalées jusqu’à présent ; de plus, ils soulèvent parfois des questions intrigantes sur les raisons pour lesquelles ils n’ont jamais été publiés.
La date de 1800 a été choisie comme limite chronologique pour le projet non seulement pour des raisons pratiques, mais aussi parce que cette date est proche de celle de la mort de Joseph Eckhel, le «père de la numismatique antique» (1737-1798). À la fin de son vie, Eckhel a publié le Doctrina numorum veterum en huit volumes (Vienne, 1792-1798), qui allait devenir l’ouvrage de référence de la numismatique ancienne pour les siècles suivants et marque un tournant pour la discipline.
En plus de la grande quantité de nouvelles informations sur les sujets numismatiques fournies par les FINA, le projet s’avère également important dans une perspective plus large, car il ajoute des informations permettant de reconstruire l’histoire des idées au sein des réseaux sociaux de savants du début de l’époque moderne.
Le projet FINA est mené sous l’égide de l’Österreichische Akademie der Wissenschaften, de l’Académie royale de Belgique, de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, de la Berlin-Brandenburgische Akademie der Wissenschaften et de l’Unione Accademica Nazionale. Le projet est dirigé par Michael Alram (Österreichische Akademie der Wissenschaften), François de Callataÿ (Bibliothèque royale de Belgique) et Bernhard Woytek (Österreichische Akademie der Wissenschaften).