Union Académique Internationale
Tabula Imperii Romani (TIR)
Retour aux projetsProjet nº6, adopté en 1928 et 1957.
Le projet TIR-FOR découle de l’unification méthodologique et conceptuelle des projets Tabula Imperii Romani (TIR) et Forma Orbis Romani (FOR), deux projets clés du XXe siècle sur la topographie cartographique de l’Antiquité romaine, conçus comme une œuvre majeure de collaboration scientifique entre différents pays.
Le projet TIR fut lancé en 1928 par le géographe anglais O.G.S. Crawford et promu par une « Commission pour la production d’une carte de l’Empire romain » lors du 12e Congrès géographique international. Au départ, l’objectif était de produire « une carte de l’ensemble de l’Empire romain » comprenant 56 planches à l’échelle 1/1.000.000, en prenant pour exemple l’International Map of the World (IMW) qui venait d’être publiée. Le projet est précieux car il apporte une meilleure compréhension topographique de l’Empire romain non seulement dans le cadre des sciences géographiques, mais également dans les domaines de l’histoire, de l’archéologie et des relations économiques et sociales du monde romain antique. Après la Seconde Guerre mondiale, le projet fut placé sous les auspices de l’UAI. Une commission internationale fut constituée, présidée initialement par G. Lugli (1957-1967), qui promut et renouvela les orientations du projet. Après Lugli, le projet fut successivement dirigé par J.B. Ward Perkins (1967-1980), E. Condurachi (1981-1988), G. Carettoni (1988-1991) et P. Sommella (1992-2013).
En parallèle, à partir de 1919, l’UAI présenta le projet FOR comme une collaboration majeure entre pays visant à produire la carte du monde romain. Ce fut une grande tentative d’unification méthodologique que de publier des cartes archéologiques de l’Empire romain dans son entièreté selon le même schéma, à l’échelle 1/50.000 ou 1/25.000, ainsi que les volumes correspondants détaillant les sites archéologiques qui y figurent.
Dès le départ, les deux projets ont été très bien acceptés et ont eu une grande continuité. Du côté de la TIR, les volumes de planches correspondant à presque tous les pays européens et à certains pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient ont été publiés sur papier, en 34 volumes, les trois derniers correspondant à la planche J-34 publiée par l’Académie d’Athènes en 2016. En ce qui concerne la FOR, les 52 volumes publiés des Forma Italiae se distinguent par leur qualité scientifique. La mise en œuvre progressive des nouvelles technologies et la réduction de l’importance de l’échelle qui en a résulté ont incité l’UAI, lors de son assemblée générale de 2004, à unifier les projets. Avec les nouvelles applications, FOR est devenu une extension et un développement en profondeur du TIR pour des régions données, particulièrement riches en documentation écrite ou archéologique du monde romain antique. Depuis 2014, la Commission internationale TIR-FOR a défini un nouvel objectif de grande envergure pour ce projet. Ainsi, sur base des informations rassemblées dans ses nombreuses publications, il s’agit de numériser toutes les informations géographiques et archéologiques du TIR-FOR dans une base de données volumineuse, selon des critères unifiés, placée dans un site web unique en libre accès. Le premier objectif est de produire une carte interactive de l’empire romain, avec des informations et des liens supplémentaires en accès libre (Linked Open Data), tout en produisant une nouvelle méthodologie avec une base de données commune à tous les pays, accessible en ligne et pouvant être optimisée avec un SIG. En bref, un répertoire topographique lié à une base de données cartographique avec des révisions et des mises à jour scientifiques Le développement de cet objectif permet la visualisation et la consultation de données sur des cartes utilisant différentes bases cartographiques. Des liens sont attendus vers d’autres ressources informatiques (telles que Pelagios, GAP, ORBIS et Europeana) et l’introduction d’informations supplémentaires, telles que des photographies, des vidéos, des liens vers des musées, des informations sur des sites pouvant être visités, etc. Cela implique la création et la maintenance d’un outil de travail dans lequel les chercheurs peuvent trouver : la carte de l’empire romain (cartes thématiques, typologiques et chronologiques) avec des informations de base sur tous les sites et noms de lieux, les ressources disponibles pour chacun d’entre eux, les voies de communication, les richesses naturelles exploitées dans l’Antiquité et les informations géographiques issues des sources anciennes et de l’archéologie. Cette nouvelle conception globale du projet, associée à l’amélioration de son utilité scientifique, ouvre la possibilité de l’exploiter en tant qu’outil de grande envergure pour la promotion de la culture, de l’éducation et du tourisme.