Union Académique Internationale
Fontes Historiae Africanae (FHA)
Retour aux projetsProjet nº22, adopté en 1964
Origine Le projet international d’édition et de publication des Fontes Historiae Africanae a été proposé en 1962 par le professeur Ivan Hrbek de l’Institut oriental de l’Académie tchécoslovaque des Sciences de Prague, et adopté par l’UAI en 1964 à l’initiative du CIPSH en tant que projet de catégorie A (Projet dirigé par une Académie).
Mission / Vision Les origines du projet Fontes Historiae Africanae et d’une nouvelle recherche sur l’histoire africaine se situent dans les années 1950 et 1960, lorsque les connaissances historiques existantes sur l’Afrique ont commencé à être réévaluées de manière critique et radicalement redéfinies.
La difficulté propre à l’histoire de l’Afrique est double : d’une part, il existe un problème de sources et, d’autre part, un problème de méthodologie. Tout effort pour réévaluer et réécrire l’histoire africaine du point de vue africain, pour reconstituer et reconstruire l’histoire précoloniale constitue une étape cruciale de la décolonisation de l’histoire africaine. Cette tache a toutefois été rendue difficile par la rareté comparative des sources documentaires pour les périodes les plus anciennes, par les différences de type, de provenance et de quantité des sources écrites et leur répartition inégale dans le temps et dans l’espace. Cela a entraîné la nécessité d’accorder une grande attention à la découverte, à l’examen et à l’authentification des sources de l’histoire africaine, à développer d’autres sources historiques jusque-là non conventionnelles, et à développer et affiner les méthodes d’étude des matériaux du passé qui ont été produits sans faire intervenir la pratique de l’écriture. Une autre des carences initiales importantes de l’historiographie africaine était, à l’époque de la création du projet, le manque total d’ouvrages heuristiques, de travaux de base et d’éditions de documents qui, dans pour d’autres régions déjà couvertes par le travail de l’historiographie, avaient déjà été publiés au cours des siècles précédents. Les études historiques africaines ne disposaient pas de tels travaux et ont dû les créer « sur le tas ».
Au fil des ans, les historiens de l’Afrique ont démontré les possibilités de reconstructions historiques basées sur des traditions historiques orales et ont attiré l’attention sur différentes catégories de sources écrites dont l’existence a souvent été ignorée dans le passé. Il s’agit des premiers écrits de provenance africaine, des documents conservés dans les archives territoriales africaines et à travers lesquels « la voix africaine » peut être mieux documentée, ou des sources arabes dont l’importance et la richesse ont par le passé été clairement sous-estimées. D’immenses domaines documentaires ont commencé à apparaître ainsi que de nombreuses sources historiques jusque-là peu ou pas utilisées, telles que des documents arabes, des traditions historiques orales et des textes historiques africains écrits localement à la fois en arabe, en ajami, via des systèmes d’écriture locaux ou en alphabet latin. Toutes ces sources combinées avec les témoignages des premières activités européennes en Afrique ont permis de réunir une documentation conséquente.
Objectifs Les objectifs principaux du projet, tels que déclarés dans la proposition soumise à l’UAI, sont de préparer et de publier des éditions critiques et des traductions de sources écrites et orales, de textes historiques ou de collections de documents traitant de sujets particuliers de l’histoire de l'Afrique subsaharienne. Les textes, présentés dans la langue d’origine, sont accompagnés d’une traduction en anglais ou en français. Le but premier est que la traduction des textes en langues étrangères vers l’anglais ou le français et la publication des documents originaux et d’archives améliorent l’accès de ceux-ci pour les universitaires basés en Afrique et à l’étranger. La priorité est donnée aux textes ou aux recueils de fragments jusqu’à présent inédits, mais de nouvelles éditions critiques de textes déjà publiés pourraient être envisagées ultérieurement.
Trois séries principales ont été établies en regroupant les publications sur la base des principales langues, ou groupes de langues, du matériel source : l’arabe, les langues éthiopiennes et les langues africaines autres que l’éthiopien. Une quatrième série, la série Varia, a également été créée pour accueillir les textes rédigés dans d’autres langues et pour lesquelles un très petit nombre de textes sont connus (par exemple, le latin). D’autres séries organisées selon la langue pourraient être créées si cela semble souhaitable. Une série intitulée Subsidia Bibliographia a également été lancée.