Union Académique Internationale

Déclaration de l'UAI à propos de l'invasion de l'Ukraine

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DECLARATION DE L’UNION ACADEMIQUE INTERNATIONALE

5 MARS 2022

L’ UAI – Union Académique Internationale – a été fondée en 1919, à la suite des horreurs de la Première Guerre Mondiale, en vue de soutenir et développer la coopération internationale pacifique entre les savants et chercheurs, ceci pour le progrès le plus bénéfique des études en sciences humaines et sociales.

Sur de telles bases, elle se doit de condamner avec force et détermination l’agression menée par la Russie contre l’Ukraine. Déclenchée par les dirigeants du Kremlin et leur allié bélarusse, l’invasion brutale d’un pays voisin, riche pourtant d’une longue histoire commune et partagée, pose à la plupart des organisations internationales semblables à l’UAI un choix difficile et douloureux dans la mesure où celles-ci comptent toutes parmi leurs membres à la fois des institutions scientifiques du pays violenté (l’Ukraine) et du pays envahisseur (la Russie).

Outre d’abord le sort immédiat et futur de la population ukrainienne dans son ensemble, prise en otage dans un conflit qui ne la concerne pas ou si peu, l’UAI s’inquiète tout particulièrement du sort qui sera réservé à des milliers de scientifiques en Ukraine de même qu’elle se préoccupe vivement de la situation et de l’avenir des très nombreux chercheurs et chercheuses en Russie (parmi lesquels surtout des jeunes, des doctorants, des étudiants) qui ont eu le courage remarquable de contester et de dénoncer l’orientation belliciste de leur pays vers un conflit déshonorant. Compte tenu de la répression sévère qui sévit déjà et qui s’aggrave en Russie, forçant les opposants dans le pays à fuir en hâte à l’étranger, et compte tenu du nombre croissant de citoyens ukrainiens conduits à fuir la guerre et la violence de l’armée russe, l’UAI serait heureuse de voir ses Membres élaborer de nombreux projets et de présenter des programmes qui permettront sans distinction à tous les scientifiques concernés de poursuivre leurs travaux interrompus et de développer de nouvelles recherches.

Dans cet esprit de coopération fraternelle, l’UAI joint sa voix à celles de toutes les institutions académiques, universitaires et de recherches dans le monde pour souhaiter l’arrêt de ces hostilités qui, contraires au libre droit des peuples, entrainent des massacres de civils, des destructions complètes du tissu économique et culturel d’un pays et des fuites de populations. Si lors de l’Assemblée générale des Nations-Unies, ce 2 mars, les voix des nations ont condamné à une forte majorité la Russie pour son agression militaire qui suscite sans équivoque leur réprobation, l’UAI espère que ce grand pays voudra les entendre et les comprendre.

Un tel souhait s’accompagne, il faut l’assurer, du désir de l’UAI de voir se maintenir des relations sincères et une coopération profonde entre les institutions du monde entier, y compris celles qui appartiennent à des pays agresseurs, ceci pour éviter que des prisons intellectuelles et des fossés culturels ne se créent et ne se développent entre les scientifiques.

Dans le respect des droits internationaux, les principes académiques de paix, de liberté, de justice sociale, de démocratie et de solidarité entre tous doivent conserver et maintenir leur place, toute leur place. Pour continuer à relier les humains. Aujourd’hui et surtout demain.