Union Académique Internationale

Quel est le but du projet ?

Le projet Epistolae Pontificum Romanorum vise à catégoriser la documentation pontificale de l’Europe jusqu’en 1198. En tout, ce sont pas moins de 25 000 notices présentées sous la forme de regestes qui ont été réalisées. Ces résultats sont divisés en deux catégories à la fois sur une base régionale (Italia, Gallia, Germania, Iberia, etc.) mais aussi chronologique qui élargit le travail entamé au 19e siècle par Philippe Jaffé. Les nouvelles données sont systématiquement mises en ligne et mises à jour régulièrement.

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En quoi est-il original et novateur?

Le projet reprend une tradition érudite, mais s’appuie sur les nouvelles technologies à notre disposition permettant de mettre en ligne les résultats. Ainsi la valeur de la documentation pontificale touche un nombre considérables de thématiques d’étude pour le haut moyen âge. Cela soulève à la fois des questions concernant la formation des institutions en général, les modalités spécifiques de communication, les aspects multiformes de la lettre, le ius commune de l’Europe constitué à partir du droit romain et canonique qui s’est diffusé à travers les écrits, les légats et les juges délégués (surtout au 12e siècle). Ainsi la contribution des papes à la formation de l’Europe du Haut Moyen Age apparaît de plus en plus clairement et nous ouvre la voie vers de nouvelles pistes interprétatives.

Pourquoi s’agit-il d’un projet à long terme ?

La masse documentaire ainsi que les multiples aspects (par exemple des régions) à prendre en considération ne permettent pas d’envisager un accomplissement rapide. Ce contexte nous oblige à poursuivre un travail de longue haleine.

Avec qui collaborez-vous ?

La liste des collaborations est longue et dépend aussi des régions qui font l’objet d’une étude particulière à l’heure actuelle. Au cours des dernières années nous avons beaucoup collaboré pour la Iberia pontificia avec divers collègues espagnols (Fernando López Alsina, Santiago Dominguez Sánchez, Carlos de Ayala), pour l’Italia pontificia avec Milan (Maria Pia Alberzoni notamment), pour la Gallia pontificia avec l’Institut Historique Allemand de Paris (Rolf Große et Laurent Morelle entre autres). Récemment, un sous-projet a été lancé sur la région de l’ancienne Lotharingie (collaboration entre Luxembourg, Michel Margue, et Aix-la Chapelle, Harald Müller) de même qu’un projet dédié au diocèse de Liège (Jean-Louis Kupper, Florence Close). De manière générale, les collaborations impliquent aussi les initiatives relatives au droit canonique (Regesta decretalium, Gisela Drossbach) et celles digitales (Artem, Nancy, Monasterium, Graz etc.).

Quelles sont les dernières nouvelles concernant le projet (découvertes, conférences, publications) ?

Une publication récente (Daniel Berger, Klaus Herbers, Thorsten Schlauwitz, Papsturkunden in Spanien III, Berlin, 2020) a mis à disposition bon nombre de documents inconnus qui élargissent nos perspectives sur le processus que l’on appelle communément Reconquista en Espagne et qui prend court au XIIe siècle. Le rôle éminent de Tolède et la question des conversions religieuses suscitent une interprétation nouvelle. La dernière conférence sur ces aspects généraux a été organisée à Paris dans le cadre du centenaire de l’UAI en novembre 2019 en collaboration avec l’Institut historique Allemand : « Les actes pontificaux. Un trésor à exploiter». La publication issue de ces rencontre paraîtra dans la collection « Abhandlungen der Akademie der Wissenschaften zu Göttingen ».